Dialaw Project

Mettant en jeu les ramifications qui unissent l'histoire meurtrie des continents africain et européen, Dialaw Project touche des questions de colonisation, de diaspora ou de domination et interroge ainsi le terme du “développement”.

À Toubab Dialaw, sur la Petite-Côte, au sud de Dakar, dans le village où est implantée, depuis plus de trente ans, l’école de danse de Germaine Acogny, le hasard fait se rencontrer trois hommes et une femme dans un hôtel où les riches Sénégalais et les touristes français s’offrent des vacances balnéaires. Le projet de construction d’ungigantesque port à containeurs, initié par Dubaï Port World menace de ravager toute la côte, de détruire les écosystèmes de la région, et de forcer au déplacement les populations.

L’école des sables aussi devra faire place. Abdou, consultant technocrate, travaille à la préparation de sa présentation du plan Sénégal Émergence, qui explique en schémas PowerPoint comment le Sénégal pourra devenir une nouvelle start-up nation. Jean-Claude, venu d’Alsace pour coacher Abdou dans sa présentation, se retrouve, en tant qu’homme noir né en France, dans un pays africain où les habitants le traitent de toubab (de blanc). Frangin, sénégalais de la diaspora, retrouve le village de son père, mais dès son arrivée, sa présence soulève des questions d’identité complexes. Iris est venu se recueillir sur la tombe d’un proche défunt, mais se retrouve happée par les agitations menaçantes que crée la nouvelle du port. Entre le désir de se joindre aux habitants qui résistent et sa propre culpabilité coloniale, elle glisse dans un délire sanglant.

Par-dessus toutes les angoisses et conflits que suscitent la construction du futur port, plane la figure tutélaire de Germaine Acogny, protectrice de Toubab Dialaw, gardienne de la nature et complice des esprits. Elle guide les personnages, les fait se reconnecter avec une part d’eux-mêmes qu’ils croyaient perdue…